mercredi 20 janvier 2010

Un agacement sans nom !

Pourquoi ? Mais pourquoi ? Et partout encore ! Des prénoms à la pelle sur des tripotées de badges ! C’est agaçant à la fin. Je veux dire que voilà trois ans que je connais ma patronne et je l’appelle encore Madame… Non, ce que je veux dire c’est… Bon, l’autre jour par exemple, j’étais à la Fnac, hein… Oui, je désirais ardemment posséder un attrayant jeu de zombies pour… Bref ! Donc je suis dans la file d’attente – serrant contre mon cœur le divin boîtier bigarré avec les mains moites de rigueur… Et qu’est-ce que je vois ? Ici et là, c’est Richard, c’est Sylvie, c’est Pierre-Nicolas et compagnie ! Pire qu’aux « Alcooliques anonymes » ! Des prénoms sur des badges en veux-tu en voilà ! Et du client à la limite du tutoiement par dessus le marché… Cette histoire de prénoms aux quatre vents ça fabrique une espèce de proximité factice franchement insupportable, non ? Et à partir de là, ça décuple la faculté principale des fâcheux. Sylvie en caisse une par exemple, elle à l’air au bout de son rouleau : elle fait face à ce genre d’emmerdeur dont on imagine aisément qu’il exigerait d’être assis dans le coin non fumeur d’un canot de sauvetage. Elle résiste, elle n’a pas les réponses que l’autre abruti attend parce que personne ne les a… Et là il l’appelle par son prénom ! Et c’est trop pour elle visiblement. La distance de sécurité entre eux s’abolie dangereusement… L’accident est proche. Elle lui montre nerveusement un de ses collègues. On la sent au bord du gouffre Sylvie, pendant que Machin – aussi sadique qu’anonyme – triomphe, exulte littéralement avant de vider les lieux de son inopportune présence pour aller ruiner la fin d’après-midi d’une Céline ou d’un Gérard. Quelle idée tordue que de tamponner ses employés de leurs prénoms, livrant ainsi leur intimité aux perversions des premiers venus !

Bon, ceci étant dit, lorsque c’est mon tour qui est venu, que j’ai posé le jeu sur le comptoir sous les yeux incrédules de Camille, elle m’a ensuite dévisagé de façon telle que je me serais bien gardé de l’appeler et surtout pas par son petit nom. D’un regard dédaigneux elle m’a bien fait sentir que nous n’avions pas gardé les zombies ensemble…

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