mardi 19 janvier 2010

Il revient de l'étranger

Avez-vous eu l’occasion ces dernières années de croiser des gens qui sont allés en Chine ? À force d’en voir, j’ai fini par remarquer qu’ils avaient souvent la même attitude au retour, une attitude complexe, difficile à définir.

Tout d’abord, ils ne mâchent pas leurs mots : « La Chine ? Pffouuu… c’est exceptionnel, c’est extraordinaire, c’est fou, c’est immense. Ils sont un milliard, tu sais ? »

Ensuite, rapidement, ils affichent une sorte de supériorité : « Oui, je rentre de Chine, là. Ah, tu n’y es jamais allé ? Tu ne peux pas vraiment comprendre, alors. »

Mais très rapidement, une sorte de défaitisme délirant s’empare d’eux : « Tu verrais, là-bas… Ils ont tout. Tout ! C’est génial. C’est l’avenir, la Chine. Ils vont tout bouffer. Ici, c’est fini. »

Pourtant, ce succès total et inéluctable qu’ils prédisent à la Chine, ils semblent se l’approprier un peu : « Je vois ce que tu veux dire, mais ici, c’est fini. La-bas en Chine, par contre, c’est autre chose… Tiens, moi, justement quand j’étais à Shangaï, il y a une semaine, j’ai fait… »

Les gens qui sont allés en Chine, ils ne sont plus les mêmes : « Tu ne peux pas comprendre. Il faut y aller, en Chine, pour comprendre. C’est là-bas que tout se passe, maintenant… Ici, c’est fini. C’est là-bas, là-bas… »

Que se passe-t-il en Chine ? Que fait-on aux occidentaux qui s’y rendent ? Je ne sais pas. Je n’y suis jamais allé. Je ne peux pas comprendre. Un jour, peut-être ?

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