vendredi 8 janvier 2010

Le bruit de la photocopieuse

Un des aspects remarquables de la musique contemporaine est sa bizarre capacité à absorber son environnement. Il arrive ainsi souvent, au concert ou à l’écoute d’un disque, que l’on mette quelques instants avant de ce rendre compte que cette petite mélodie insistante que l’on croyait jouée par la clarinette est en fait la sirène d’une ambulance qui passe dans la rue ; ou encore que la tenue de basse que l’on attribuait inconsciemment au violoncelle était en fait le ronronnement d’un appareil électrique présent dans la pièce. C’est comme ça que l’autre jour, une de mes voisines de travail est venu me voir dans mon bureau pour me demander si ce bruit aigu qui l’agaçait depuis un petit moment émanait de la photocopieuse. Il a bien fallu que je lui avoue qu’il s’agissait en fait d’un passage que je trouve, pour ma part, très émouvant, du début du quatrième mouvement de Pfhat, pour chœur, orgue et orchestre, une pièce de 1974 de Giacinto Scelsi.

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