jeudi 25 février 2010

Les bals costumés, c'est de la merde

Oui, c’est de la merde, les bals costumés. Il faut quand même bien que quelqu’un se décide enfin à le dire, bordel.

Si. Si c’est de la merde. N’insiste pas, ordure : tu le sais très bien que c’est de la merde. Oublie ce que tu as vu dans les films : les mecs avec des costumes classe qui dansent avec des gonzesses portant de somptueuses tenues sexy dans des châteaux… oublie tout ça : les bals costumés dans la vraie vie, c’est des hommes apeurés déguisés à leur corps défendant en Pierrot qui tentent d’éviter de danser avec des boudins portant des robes en doublure criardes dans une salle des fêtes éclairée au néon. Voilà. Voilà ce que c’est un bal costumé, enculé.

Mais je m’énerve. Les bals costumés, c’est de la merde, voilà un fait avéré. Mais ce n’est pas le tout de le constater : l’honnête homme se doit encore de lutter. Mais comment lutter efficacement contre les bals costumés, me demanderiez-vous ? Tout d’abord, ça va de soi : il ne faut pas organiser de bal costumé soi-même. C’est évident. Ensuite, si vous êtes invités à un bal costumé, il ne faut pas y aller. Si un bal costumé a lieu chez vous, il faut en partir. Si, malheureusement, ça arrive, vous êtes invités à un bal costumé et que, pour diverses raisons sociales, affectives ou autres, vous ne pouvez pas refuser, alors, vous êtes perdus. Gardez courage, cependant, car diverses stratégies d’évitement s’offrent à vous.

La première, évidente, consiste à ne pas se costumer. Vous pourrez toujours prétendre que vous ne saviez pas, qu’on vous a prévenu trop tard, qu’on vous a volé votre costume de Pierrot ou qu’un clochard a vomi dessus, n’importe quoi, vous trouverez bien. Gardez à l’esprit qu’il vaut toujours mieux être non-costumé dans un bal costumé que costumé dans un bal non-costumé.

Autre stratégie : en vertu de la règle que je viens d’énoncer, un ami à moi, invité à un bal costumé où il ne pouvait refuser d’aller et dont, de surcroit, il soupçonnait qu’il puisse être, en réalité, un bal peu ou non-costumé, avait adopté l’habile stratégie suivante : il s’est habillé comme d’habitude, en civil si l’on veut, avec une chemise en dessous de laquelle il portait un t-shirt bleu électrique frappé du blason de Superman. Une fois sur les lieux, il pouvait suivant la situation soit rester tel qu’il était, soit déchirer sa chemise pour révéler le t-shirt et se retrouver ainsi déguisé en Clark Kent en train de se transformer en Superman. Habile. Mais cela vous oblige à sacrifier une chemise.

À l’inverse de ce parti pris de discrétion, certaines personnes, face à la question du bal costumé, acceptent l’absurdité de la situation et la prennent à bras le corps en optant pour le déguisement le plus grotesque possible. J’ai vu de mes yeux un homme déguisé en huitre. Le week-end dernier, un ami à moi m’a confessé s’être exhibé en public déguisé en batavia (voir photo). Notre collègue bloggueur Hrundi V. Bakshi nous affirme s’être rendu à une soirée grimé en abeille. C’est une affaire de tempérament : je comprends le raisonnement qui pousse ces gens à de telles extrémités, mais cela me semble au final un mauvais choix, le but d’un déguisement de bal costumé étant, à mon sens, d’être discret tout en conservant le plus de dignité possible au vu des circonstances.

Il reste donc comme solution, en dernier recours, de se rendre au bal costumé dans une tenue qui serait normale en un autre lieu : blouse d’infirmier, uniforme militaire, que sais-je… J’ai moi-même fini récemment par opter pour un kilt écossais (voir photo). Grotesque, j’en conviens, mais que voulez-vous : on ne va pas à un bal costumé pour s’amuser, non plus.


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